Lutte contre les espèces invasives

Mis à jour le 26/02/2016

On entend par « Espèce Invasive » ou « Espèce Exotique Envahissante », une espèce (animale ou végétale) exotique (allochtone, non indigène) dont l’introduction par l’homme (volontaire ou fortuite) sur un territoire menace les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives. Ces espèces peuvent devenir dangereuses pour les écosystèmes originels lorsqu’elles accaparent une part trop importante des ressources ou de l’espace dont les espèces indigènes ont besoin pour survivre, qu’elles se nourrissent directement des espèces indigènes, ou qu’elles modifient la structure même de l’écosystème.

Les espèces exotiques envahissantes sont à présent reconnues comme la deuxième cause de perte de diversité biologique dans le monde, après la destruction directe des habitats. A La Réunion, où 30% des habitats d’origine sont encore présents et inclus depuis 2007 dans le cœur du Parc National, les espèces invasives sont devenues la première cause de perte de biodiversité. De par son insularité et l’endémisme élevé de sa flore et de sa faune, l’île de La Réunion est particulièrement sensible aux invasions biologiques.

On estime actuellement le nombre d’espèces végétales exotiques présentes à la Réunion à plus de 2000 dont plus de 130 se sont déjà déclarées invasives (chiffre à comparer aux 892 espèces indigènes de flore supérieure connues). Pour la faune, 65 espèces exotiques sont d’ores et déjà présentes dont une vingtaine sont considérées comme invasives.

La prise de conscience de l’impact des espèces exotiques envahissantes (ou espèces invasives) à La Réunion, a fait émerger, au début des années 1980, une volonté politique forte de s’attaquer à ce fléau. De nombreuses actions ont été menées ces vingt dernières années, tant dans le domaine de la recherche scientifique que dans les opérations de lutte active sur le terrain par divers organismes.

Dans la continuité des recommandations faites au niveau international par la Convention de Berne en 1979 puis par la Convention sur la Diversité Biologique de 1993, et au niveau européen par la Stratégie européenne sur la Biodiversité de 1998, la France a mis en place en 2004 une Stratégie nationale pour la biodiversité, déclinée au niveau de chaque région (SRB). La lutte contre les espèces exotiques envahissantes constitue un des axes prioritaires de cette stratégie, ainsi qu’un engagement fort du Grenelle de l’Environnement (Art. 23 de la loi Grenelle du 3 août 2009).

La lutte contre les espèces invasives est également une priorité pour le maintien par l’UNESCO du classement des "Cirques, Pitons et Remparts de La Réunion" au Patrimoine Mondial.

Dès novembre 2008, une démarche collégiale pilotée par l’exDIREN ( maintenant DEAL Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement), le Parc National de la Réunion et le Conseil Régional, a été lancée visant à l’élaboration d’une stratégie régionale de lutte contre les invasives regroupant tous les partenaires locaux (administrations et établissements publiques, collectivités, associations naturalistes, groupements socioprofessionnels, ...).
Le 6 mai 2010, cette stratégie a été validée par le CSRPN avant d’être présentée au Comité de suivi de la SRB.

la « Stratégie de lutte contre les Espèces Invasives à La Réunion » se décline en 4 axes :

  • Axe 1 : prévenir les introductions nuisibles, intentionnelles ou non, de nouvelles espèces exotiques envahissantes ;
  • Axe 2 : lutter activement contre les espèces exotiques qui s’établissent (détection précoce et éradication rapide) et/ou qui se répandent (éradication, confinement et contrôle) ;
  • Axe 3 : sensibiliser, communiquer, éduquer et former (faciliter l’échange d’information) sur les espèces exotiques envahissantes, à différents niveaux ;
  • Axe 4 : gouverner et animer la stratégie.
  • Afin d’assurer sa mise en œuvre, cette stratégie a été déclinée dans un Programme Opérationnel de Lutte contre les Invasives (POLI) constituée de 15 actions pilotées par diverses structures (DEAL, DAAF, PNRun, ONF, CG974, CR, SREPEN, CBNM, Université) en collaboration avec tous les partenaires locaux.

Ces actions peuvent être regroupées pour partie en trois catégories :

  • des actions de type organisationnel
  • des actions de type réglementaire et technique
  • des actions de type réseau.

Par ailleurs, un programme de sensibilisation-communication, mais aussi d’éducation et de formation est indispensable à mettre en œuvre. Ces aspects qui constituent le cœur de l’axe 3 de la stratégie font l’objet de trois actions spécifiques .

Il va en effet de soit que sans le soutien des décideurs, des socio-professionnels et du grand public, allant de paire avec une réelle prise de conscience de toute la population réunionnaise vis-à-vis de cette problématique, la lutte isolée de quelques acteurs risquerait fort de s’avérer insuffisante.


Publication :

Plaquette "Stratégie de lutte contre les espèces invasives à la Réunion :

Télécharger Plaquette PDF - 0,63 Mb - 24/03/2023

 

Documents listés dans l’article