La gestion des situations de crise en mer

Mis à jour le 19/06/2023
En cas d'événement de mer, les services de l'Etat jouent un rôle essentiel pour assurer la sécurité des personnes et la préservation de l'environnement.
Le milieu maritime étant très spécifique, les situations atypiques nécessitent une expertise fine et une bonne coordination des acteurs du secteur. Le préfet peut pour ce faire s'appuyer notamment sur la DMSOI Direction de la mer sud Océan Indien et le bureau de l'Action de l'Etat en mer.

La maîtrise d'ouvrage du chantier de dépollution après l'échouement du Tresta Star

Le Tresta Star est un petit pétrolier de 72 mètres sous pavillon mauricien qui était affecté au soutage des navires de commerce en zone portuaire à Port-Louis. Le 3 février 2022, lors du cyclone Batsirai, il a été emporté par la houle jusqu’à venir s’échouer sur le littoral de la commune de Saint-Philippe à La Réunion. Les moyens déployés sous la coordination du CROSS Sud océan Indien n’ont pas permis d’éviter cet accident mais l’ensemble de l’équipage a pu être sauvé dans des conditions trèspérilleuses. La DMSOI a conduit la maîtrise d’ouvrage du chantier de dépollution sous l’autorité du préfet de La Réunion. 

Grâce à un financement ministériel de crise, des entreprises réunionnaises ont été mobilisées pour poursuivre le nettoyage du navire (extraction des hydrocarbures et des « macro-déchets » se trouvant à bord). Dans un contexte dramatique, cette opération a permis de mettre en lumière la réactivité et le savoir-faire du tissu industriel et maritime de La Réunion. Enfin, le 11 mars 2022, une entreprise spécialisée, mandatée par l’assureur, a pris le relais de l‘Etat dans la conduite des opérations, avec les mêmes entreprises locales, pour parachever le travail de dépollution du navire.

Par la suite, l’assureur a confié à un expert le soin de produire un rapport sur les options d’enlèvement de l’épave. Après une contre-expertise de ce rapport commandée par l’État, les conclusions ont été présentées au public en décembre 2022: un enlèvement par la mer n’est pas possible techniquement et il serait long et impactant par la terre ou par les airs. Un bilan environnemental est venu compléter ce diagnostic

L'organisation et le suivi des relèves d'équipage pendant la pandémie Covid-19

Pendant la crise Covid, la relève des marins est devenue quasiment impossible du fait des restrictions sanitaires en vigueur partout dans le monde. La durée d’embarquement des gens de mer sur les navires s’est alors anormalement allongée, avec des cas fréquents de durée d’embarquement supérieure à 12 voire 18 mois.

Soucieuses de préserver le bien-être des équipages et la sécurité de la navigation, l’Union européenne et la France ont promu sur la scène internationale une ouverture contrôlée de la circulation à terre des marins de toutes nationalités pour leur permettre de rejoindre leur foyer et d’être remplacé à leur poste. C’est Port Réunion qui, dans l’océan Indien, a assuré ce rôle pour l’Europe et la France dès le 1er trimestre 2020 en instituant un corridor sanitaire: les marins rejoignaient directement et sans arrêt le port ou l’aéroport le jour même.

Le cadre juridique mis en place sous l’autorité du préfet, en relation avec les services sanitaires et portuaires et en concertation avec les agents maritimes, a permis de répondre à ce besoin humanitaire sans risque épidémique pour la population réunionnaise. Lorsque ces contraintes ont été levées, le 1er avril 2022, soit deux ans après son institution, 25 438 gens de mer avaient bénéficié d’un transit sur notre territoire pour regagner leur foyer ou embarquer sur leur navire, représentant 2340 navires.