L’égalité dans les Outre-mer

Mis à jour le 22/08/2023

Chaque territoire d’Outre-mer est unique et présente ses propres spécificités. Cependant, en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, des enjeux communs apparaissent bien distincts de la métropole. Au vu des données statistiques et du travail mené par le réseau des droits des femmes dans les territoires d’Outre-mer, des enjeux spécifiques peuvent être dégagés :

  • La priorité à la lutte contre les violences faites aux femmes dont l’enquête Violences et Rapports de Genre (VIRAGE) Outre-mer de l’Institut national d’études démographiques (Ined) révèle les spécificités et la prévalence ;
  • L’importance des actions de lutte contre la pauvreté des femmes et l’accompagnement spécifique à l’entrepreneuriat dans des territoires aux économies différentes de celle de la métropole ;
  • La volonté de structurer les porteurs associatifs plus éloignés des réseaux nationaux, moins nombreux, voire inexistants, dans certains domaines ;
  • La volonté de mieux répondre aux spécificités géographiques, linguistiques et culturelles pour permettre au plus grand nombre de femmes des territoires d’Outre-mer de bénéficier des actions mises en œuvre.

Prévenir et lutter contre les violences conjugales, priorité des politiques publiques en Outre-mer

Le Grenelle des violences conjugales dans les Outre-mer

Dès 2019, le Gouvernement a fait de la lutte contre les violences conjugales une priorité des politiques publiques en Outre-mer. Il porte une attention particulière au déploiement des mesures du Grenelle des violences conjugales sur tout le territoire national avec une attention particulière aux territoires ultramarins.

Ainsi, au 3 septembre 2022, ces territoires concentrent :

  • 10 % des 1 000 places supplémentaires d’hébergement pour les victimes de violences conjugales. La Première ministre a par ailleurs annoncé le 3 septembre 2022 la création de 1 000 places supplémentaires pour mieux doter les territoires d’Outre-mer, les zones rurales et les villes moyennes, pour une enveloppe de 10 millions d’euros ;
  • 4 conventions entre les hôpitaux et les forces de l’ordre pour la prise des plaintes à l’hôpital ;
  • 39 postes d’intervenants sociaux dans les commissariats créés ;
  • 5 centres de prises en charge des auteurs de violences conjugales, couvrant ainsi l'ensemble des départements ;
  • 7 points d’informations d’associations luttant contre les violences dans les centres commerciaux.
L’extension horaire de la plateforme téléphonique 3919

Créé et porté par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), le 3919 assure depuis 2014 un premier accueil téléphonique des femmes victimes de violences, de leur entourage et des professionnels concernés. Les répondants de la plateforme téléphonique les orientent vers tout numéro et point d’accueil utiles. La FNSF s’appuie, pour ce faire, sur de nombreux partenariats associatifs dans les territoires, en métropole comme dans les Outre-mer.

Engagement du Grenelle, le numéro est ouvert, depuis le 30 août 2021, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le rendant ainsi plus accessible pour les femmes vivant en Outre-mer, malgré le décalage horaire avec la métropole.

L’appel à projet en faveur des victimes de violences

Afin de renforcer la lutte contre les discriminations et les violences faites aux femmes dans les territoires d’outre-mer, le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer a lancé en juillet 2021 un appel à projets doté de 325 000€ pour donner un élan aux actions menées par les associations locales ultra-marines luttant contre les discriminations et les violences faites aux femmes en Outre-mer.

S’adressant aux associations, collectivités territoriales, établissements publics ou privés et à des acteurs divers, l’appel à projets vise à soutenir les actions permettant de :

•    Prévenir les passages à l'acte ;
•    Sensibiliser les populations, notamment les jeunes générations, aux diverses formes de violences physiques et psychologiques ;
•    Former les professionnels de santé et du secteur médico-social à l'écoute et à l'accompagnement des femmes victimes de violences ;
•    Multiplier les dispositifs d'hébergement des femmes victimes de violences conjugales ;
•    Promouvoir l'égalité de genre dans la sphère privée et professionnelle.

Au total, ce sont 38 projets dans 9 territoires ultramarins (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Mayotte, La Réunion, Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie) qui ont été récompensés.

Favoriser la cohésion sociale dans les Outre-mer

Afin de réduire les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes dans les Outre-mer, l’État poursuit son effort notamment au travers de subventions versées à des associations pour des actions relatives notamment aux violences faites aux femmes, à l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi qu’à la lutte contre les discriminations.

Le ministère des Outre-mer et le ministère chargé de l’égalité accompagnent par exemple les actions conduites par le Mouvement français pour le planning familial (MFPF) en Outre-mer en matière de santé sexuelle, de lutte contre les violences faites aux femmes et d’appui au secteur associatif.

Ils soutiennent également les initiatives locales des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles contribuant à la lutte contre les stéréotypes sexistes, à l’information, l’accompagnement et la prise en charge des femmes victimes de violences, à l’accès aux droits et à l’information ainsi qu’au développement de leur autonomie financière au travers de formations et d’accompagnement à l’entreprenariat.