Sexisme et violences sexuelles

Mis à jour le 16/08/2023
Signaler les violences et orienter les victimes.

Le numéro 3919 accessible 24h/24 et 7j/7

Créé et porté par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), le 3919 assure depuis 2014 un premier accueil téléphonique des femmes victimes de violences, de leur entourage et des professionnels concernés. Les répondants de la plateforme téléphonique les orientent vers les contacts et points d’accueil correspondant à leurs besoins. La FNSF s’appuie, pour ce faire, sur de nombreux partenariats associatifs dans les territoires, dans l'Hexagone comme les Outre-mer.

Depuis le 30 août 2021,le numéro est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, concrétisant un engagement phare du Grenelle des violences conjugales.

Attention, le 3919 n’est pas un numéro d’urgence. En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17ou le 18 ou le 114.

Les plateformes de signalement et d’accompagnement

Créée en 2018 et renforcée en 2020, la Plateforme numérique de signalement des atteintes aux personnes et d’accompagnement des victimes (PNAV), permet aux victimes de violences sexistes et sexuelles témoins ou professionnels de dialoguer virtuellement avec des policiers ou gendarmes spécifiquement formés à la lutte contre les violences sexuelles et conjugales,7j/7 et 24h/24. Ces professionnels recueillent la parole et orientent les victimes de façon personnaliséegratuite et anonyme. Ils peuvent le cas échéant déclencher des interventions.

En 2021, 17 217 signalements ont été effectués sur la plateforme. L’augmentation des signalements se poursuit car on dénombrait 14 330 tchats sur les neuf premiers mois de 2022 (contre 12 217 tchats sur la même période en 2021) dont 8 412 ont donné lieu à des accompagnements.

Le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes soutient également des initiatives associatives nationales et locales comme le numéro Viol Femmes Informations porté par le Collectif Féministe Contre le Viol ou le tchat Comment on s’aime de l’association En Avant Toutes, qui s’adresse en particulier aux jeunes :

  • Viol Femmes Information : 0 800 05 95 95
  • Tchat Comment on s’aime: commentonsaime.fr

Lutter contre les violences dans l’espace public

L’instauration du délit d’outrage sexiste

La France est le premier pays au monde à avoir instauré un délit d’outrage sexiste par la loi du 3 août 2018 visant à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Celui-ci permet notamment de verbaliser le harcèlement de rue grâce à une infraction d’outrage sexiste passible d’une contravention de 4e classe et de créer des infractions pénales pour lutter contre les différentes atteintes à la personne, notamment envers le public féminin.

Ainsi, sur la période 2020-2021, 3 700 infractions d’outrages sexistes ont été enregistrées en France par les services de sécurité dont 1 400 en 2020 et 2 300 en 2021. Sur le périmètre restreint à la police nationale, les victimes sont majoritairement des femmes sauf lorsqu’il s’agit d’outrages commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime, et elles ont moins de 30 ans pour près des deux-tiers d’entre elles. Les auteurs sont quasi-exclusivement des hommes, majeurs pour la plupart.
La loi du 24 janvier 2023 d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, prévoit de durcir cette répression de ces actes sexistes. 

Le plan Angela contre le harcèlement de rue

Huit jeunes femmes sur dix ont peur de sortir seules le soir dans l’espace public. Depuis plusieurs années, la prise de conscience de l’ampleur de ce phénomène s’est accrue en France. Dans ce contexte, le plan Angela, ensemble de mesures visant à lutter contre les violences dans l’espace public et dans les transports, a été lancé en juin 2020. Ces mesures impliquent notamment :

  • La généralisation de l’arrêt à la demande dans les bus la nuit, qui permet à toute personne de descendre entre deux arrêts de bus afin d’être rapprochée de sa destination ;
  • L’engagement des plateformes de VTC et des taxis à mettre en place des actions de formation initiale et continue et de sensibilisation à destination des chauffeurs et des salariés ;
  • L’expérimentation Demandez Angela qui permet à une femme harcelée dans l’espace public de se rendre dans un bar partenaire et demander« où est Angela »afin d’être mise en sécurité.
Le renforcement de la lutte contre le cyber-harcèlement

Les violences envers les femmes se perpétuent également en ligne, notamment sur les réseaux sociaux: revenge porn, envois non désirés de contenus à caractère pornographique, actes de cyber-harcèlement de masse contre une personne en raison de son genre et/ou de son orientation sexuelle,etc.

Afin de répondre à ces phénomènes, le gouvernement a par deux fois souhaité renforcer la législation déjà existante pour lutter contre la haine en ligne. La  loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes réprime pénalement ces formes de harcèlement de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, tandis que la  loi du 24 juin 2020 visant à lutter contre les contenus haineux sur Internet a instauré un  Observatoire de la haine en ligne au sein de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM, ex-CSA), afin de travailler à une meilleure régulation et à la mise en place de systèmes de détection et de traitement plus efficients pour les victimes.